Mesurer les fréquentations pour réduire les risques d’accident en haute montagne
De 1990 à 2017, 102 personnes ont perdu la vie (soit 4 par an) et 230 ont été blessées dans le couloir du Goûter sur la voie normale d’accès au Mont Blanc. Présentant un danger objectif fort, des études sont menées pour mieux communiquer avec les alpinistes sur les dangers de cette voie normale.
Pour ce faire, des chercheurs étudient différentes données comme la température du sol, l’enneigement, la pluviométrie, mais également la fréquentation du site grâce à un compteur piéton installé sur l’accès.
A l’aide d’un compteur PYRO (probablement le compteur le plus haut de tous nos systèmes installés !), les données sont collectées sur le nombre d’alpinistes qui empruntent le sentier. La fréquentation permet de mesurer le niveau d’exposition au risque pour mieux communiquer avec les alpinistes sur les dangers de cette voie normale. Les études menées ont permis de montrer qu’une chute de pierres avait lieu en moyenne toutes les 24 minutes aux périodes critiques (entre 18h et 20h), et de constater que le moment idéal pour franchir avec un risque le plus faible était le matin entre 8h et 10h. A terme, l’objectif est d’aboutir à la mise en place d’un bulletin officiel annoncant les chutes de pierre, commme ce qui se pratique déjà pour les avalanches.
D’après Hugues Chardonnet, guide de haute montagne, cet endroit constitue sans doute le point le plus dangereux des Alpes. En sachant que près de 20 000 alpinistes tentent l’ascension du mont chaque année, il est impératif de mieux communiquer sur les dangers, et les données collectées permettent d’appuyer les rapports de recherche et les actions de communication.