« Nous souhaitons obtenir une connaissance précise de l’évolution des fréquentations pour affiner les orientations en matière d’offre touristique. »
Interview de Daniel BRAGARD, Chargé de mission au Parc Naturel des Plaines de l’Escaut, en Belgique (La Lettre Eco, 2003)
La Lettre Eco : En quelques mots, présentez nous le Parc Naturel des Plaines de l’Escaut ?
M. Bragard : Le territoire du Parc naturel jouxte la frontière française à l’ouest de la Province du Hainaut et correspond quasiment aux limites communales de six communes. Cet espace de 26 000 hectares se caractérise par la plaine alluviale de l’Escaut et de nombreux canaux (Nimy-Péronnes, Blaton-Ath, ancien canal à Maubray), ce sont au total 63km de voies d’eau navigables qui traversent d’Ouest en Est et du Sud au Nord le Parc naturel ; ce sont également des zones humides d’importance internationale, telles les Marais d’Harchies-Hensies-Pommeroeul, ou plus ponctuelles comme les marais de la Verne, les marais et anciens méandres de l’Escaut, mais aussi les landes et affleurements sablonneux. La présence de massifs boisés (5000 hectares, 20% du territoire) dont les forêts domaniales de Stambruges ou Bon-Secours est également remarquable. Cette zone abrite également pôles et sites régionaux marquants comme l’Archéosite d’Aubechies ou la Mer de Sable de Stambruges. Ce sont enfin 61 000 habitants qui y vivent.
La Lettre Eco : A travers ce dispositif important, quels sont vos objectifs ?
M. Bragard : A moyen terme :
- La connaissance précise de l’évolution des fréquentations permettant d’affiner les orientations en matière d’offre touristique (produits dérivés, logements, …) et de gestion des milieux naturels
- La mise à disposition des partenaires (communes, province, région) de données objectives comme support de décision en matière de développement rural et touristique
- L’optimalisation des investissements consentis
La Lettre Eco : Il s’agit donc d’un vaste observatoire de la fréquentation pédestre ?
M. Bragard : Oui mais pas seulement. En effet, nous développons une route paysagère de 120 kilomètres qui parcourt l’ensemble du territoire et des circuits cyclistes ou équestres. Ceci permettra de combiner différents modes de découvertes. Il s’agit donc plutôt d’un observatoire de la fréquentation au sens large du terme.
La Lettre Eco : Entre la prise de décision, l’acquisition et la réalisation, combien de temps a été nécessaire ?
M. Bragard : Près de trois ans. La réflexion et la prise de décision sont des phases essentielles auxquelles il convient de donner du temps pour garantir la réussite d’un projet relativement lourd en terme d’investissement (tant matériel qu’humain). Et nous n’en sommes, aujourd’hui, qu’au début d’un long processus et d’un long apprentissage dans la mise sur pied de cet observatoire.
La Lettre Eco : Comment envisagez-vous la gestion de votre parc Eco-Compteur ?
M. Bragard : La mise en place de l’observatoire suppose une étude méthodologique intégrant les spécificités des sites retenus. Elle doit inclure divers procéduriers relatifs entre autres à l’implantation (la mise en place du matériel doit être minutieuse) et à la fréquence des relevés. Dans notre cas :
- L’implantation a été confiée à une entreprise de signalisation développant divers produits routiers spécifiques et donc à même d’appréhender les difficultés de gestion d’un tel équipement.
- Les relevés seront réalisés par une ou deux personnes de confiance (la discrétion est essentielle sur les sites d’implantation)
- La méthode de traitement et de restitution est actuellement à l’étude. Elle intégrera une gestion sur base du logiciel access et d’une cartographie sur système d’information géographique ainsi que la mise en oeuvre d’enquêtes de terrain.
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