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6 septembre 2024
Gérer et aménager le Mont-Royal grâce aux données de fréquentation
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Le parc du Mont-Royal est l’un des espaces verts les plus importants de Montréal. Conçu par Frederic Law Olmsted et inauguré en 1876, il constitue l’élément central du site patrimonial du Mont-Royal, la plus ancienne aire protégée par une municipalité du Québec. La gestion des parcs du site patrimonial est assurée par le Service des grands parcs, du Mont-Royal et des sports de la Ville de Montréal et son entretien par les arrondissements.

Une table de concertation réunissant 38 membres issus des milieux corporatifs, associatifs et municipaux se réunissent plusieurs fois par an pour discuter de la protection et de la mise en valeur du site patrimonial.

 Que ce soit pour les questions d’accessibilité, de conservation des milieux naturels, de valorisation des patrimoines, de gestion ou de planification, la connaissance de l’achalandage est essentielle. Pour mieux comprendre comment les données aident la Ville de Montréal dans la prise de décision, nous nous sommes entretenus avec un représentant de la Division Concertation et Bureau du Mont-Royal du Service des grands parcs, du Mont-Royal et des sports, et responsable de l’étude de l’achalandage et des clientèles en cours.

Lac aux Castors, parc du Mont-Royal

Historique de l’observation des fréquentations : méthodes et remarques

 D’autres études de l’achalandage ont été produites par le passé, mais la dernière remontait à 2006 et faisait appel à des observations sur le terrain. Afin d’actualiser le portrait de l’achalandage et des clientèles, 29 appareils de comptage automatique ont été installés en 2022 et 2023, dont des compteurs piétons et des compteurs vélo temporaires pour observer l’achalandage dans le parc du Mont Royal, le parc Jeanne Mance et le parc Tiohtia:ké Otsira’kehné, les trois principaux parcs du site patrimonial.

Seize systèmes PYRO Box servent de points de comptage de référence et six sont déplacés toutes les trois à quatre semaines. L’objectif est de déterminer, à l’aide d’extrapolations, la fréquentation sur une centaine de sites constitués d’accès formels et informels, et ce pour les trois parcs. La Ville de Montréal a ainsi fait appel à notre équipe Data pour ce travail d’extrapolation.

Cependant, les compteurs ont aussi des limites pour mesurer les flux des secteurs ouverts (notamment le Parc Jeanne Mance). Un projet est en développement pour acquérir des données d’achalandage provenant de données GPS anonymisées permettant d’établir des trajectoires de visiteurs à l’aide de points horodatés. Celles-ci pourront alors être intégrées aux données des équipements de comptages automatique. À terme, l’étude comprendra également des enquêtes auprès des visiteurs et du grand public, l’objectif étant d’obtenir, non seulement un portrait de l’achalandage, mais aussi des différentes clientèles, en plus de suivre l’évolution de l’achalandage dans le temps.

Utilisation des données pour améliorer l’expérience des visiteurs en environnement naturel

« Les données sont un réel outil d’aide à la décision. Elles permettent de planifier de meilleurs projets d’aménagement, adapté à l’achalandage observé. Elles permettent de mieux comprendre la répartition de l’achalandage et de mieux planifier les ressources requises pour soutenir les services offerts dans le parc. », souligne les responsables de l’observation pour la ville de Montréal

Quelques exemples d’utilisation :

  • Les données de fréquentation sont utilisées pour mesurer la fréquentation des pistes de ski et de raquette en hiver.
  • Les données permettent de valider la nécessité d’aménager de façon plus durable des tronçons de sentiers secondaires en milieu boisé et de justifier les interventions projetées auprès des instances consultatives et décisionnelles.
  • Les données permettent de connaître le volume de l’achalandage vélo et de mieux saisir les potentiels conflits d’usages.
  • Enfin, grâce à l’intégration des données GPS, les données permettront de quantifier les pratiques sportives illégales en milieu naturel (vélo de montagne et course hors sentier) qui abîment la faune et la flore.

Ski de randonnée dans le parc du Mont-Royal

Bilan et évolution de l’achalandage

En 2006, les études avaient estimées la fréquentation du parc du Mont Royal à 4.5M de visiteurs (et 2.5M pour le Parc Jeanne Mance).

En 2024, le volume de l’achalandage serait d’au moins 4.8M de visiteurs par an au parc du Mont-Royal, un chiffre encore amené à évoluer, car ne prenant en compte que 80% des sites environ (cf. partie « historique de l’observation » ).

Depuis la mise en place des compteurs, une augmentation de l’achalandage de 6.6% entre 2022 et 2023 a pu être constatée. A date et sur une période comparable, l’augmentation atteint même 8.8% entre 2023 et 2024. 

La tendance haussière s’installe donc, très certainement portée par les changements d’habitudes liés à la pandémie, l’augmentation globale de la population à Montréal, et peut être une nouvelle tendance à plus profiter des parcs urbains plutôt que de sortir de la ville.

Vandalisme et communication sur le dispositif

Confronté au vandalisme, le Service des grands parcs, du Mont-Royal et des sports a fait évoluer sa stratégie. Après avoir d’abord tenté d’éviter l’attention sur les compteurs, il tente maintenant de rassurer les visiteurs en les informant de l’étude en cours et du fonctionnement des systèmes, entièrement conforme au respect de la vie privée.  L’absence de prise de photos et de captations vidéo est mise de l’avant, et l’objectif final de mesure de la fréquentation rappelé au grand public.

 

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