Historique du développement des mobilités douces à Lyon
Le premier Schéma directeur vélo de la Communauté urbaine de Lyon a été adopté en 1998. Il arrivait un an après le premier Plan de déplacement urbain de l’agglomération lyonnaise. En 2003, un Schéma directeur est adopté pour développer un réseau cyclable, alors balbutiant.
En 2009, un Plan modes doux est adopté, puis en 2016, le Plan d’actions pour les mobilités actives (PAMA), qui vise à porter à 1 000 km le réseau de pistes cyclables de la Métropole.
Le PAMA, un plan structurant en 3 volets
Le plan de 160 millions d’euros voté en 2016 comporte un volet « Infrastructures », un volet « Services » et un volet « Communication ». Le volet Infrastructures concerne les aménagements cyclables mais aussi piétonniers (objectif d’atteindre un réseau cyclable de 1 000 km d’ici 2020, soit environ un tiers du total des rues de la Métropole), en résorbant les coupures urbaines. Sur l’axe des Services, il s’agit d’accroitre le parc de vélos en libre-service, améliorer le stationnement (+1000 arceaux supplémentaires chaque année), développer l’offre de location longue durée, soutenir les ateliers d’auto-réparation de vélos, ou développer du stationnement sécurisé dans les parkings relais et du guidage.
Dans la partie « Communication », des campagnes de sensibilisation ont également été réalisées pour rappeler les règles de bonne conduite applicables à tous. Enfin, la Métropole a également intensifié ses relations avec les associations qui militent pour le développement du vélo afin d’améliorer la communication sur les sujets vélo, et faire évoluer les projets dans le bon sens.
Un programme ambitieux de suivi de la fréquentation
En complément des enquêtes ménage déplacement, la Métropole utilise 4 types d’outils pour mesurer et évaluer la pratique du vélo de manière quantitative et qualitative : données Vélo’, baromètres mobilité, comptages manuels et comptages permanents.
Sur la partie comptages permanents, la Métropole a mis en place un vaste réseau de suivi de la fréquentation, avec plus de 70 compteurs permanents installés, pour communiquer sur l’évolution de la fréquentation. Un axe stratégique pour la mesure des fréquentations étant les ponts, la totalité des ponts du Rhône et de la Saône ont été équipés. La Métropole a également installé un baromètre cyclable Eco-DISPLAY à la sortie du Tunnel de la Croix-Rousse réservé aux piétons, cyclistes et bus. Les données ont ensuite été partagées en « Open data » avec le public, et figurent aujourd’hui dans le Top 10 des données les plus téléchargées par les citoyens, signe de l’appétence pour le vélo !
Les associations pro-vélo, comme le collectif Valve ou encore la Ville à Vélo, étaient bien évidemment très demandeuses de ces informations de fréquentation, précieuses pour mesurer les progrès accomplis au cours de la dernière décennie.
Au cours de ce développement de la politique cyclable, plusieurs systèmes de comptage automatique sont progressivement installés par le Grand Lyon pour suivre l’évolution des fréquentations. Entre 1998 et 2001, la pratique est encore en baisse, mais les politiques commencent à inverser la tendance à partir de 2001, où l’introduction du vélo en libre service (Vélov’ à Lyon) provoque un boom de l’activité (10 à 15% de croissance par an à l’époque).
La fréquentation cyclable plafonne ensuite pendant quelques années, puis ré-augmente de nouveau à partir de 2009 et 2016, où l’augmentation est de nouveau de 10 à 15% par an, en lien avec le PAMA (Plan d’Actions pour les Mobilités Actives).
Afin de convaincre les communes environnantes, Pierre Hémon, conseiller délégué aux mobilités actives a proposé de réaliser des comptages automatiques à certains endroits clés, pour « rendre visible la pratique ». Ces chiffres objectifs fournis aux collectivités ont permis de faire prendre conscience d’une réelle demande de déplacements à vélo, qui va au-delà des obligations de réalisations d’aménagements cyclables qu’impose la loi Laure.
+370% en dix ans
Après 10 ans de suivi de la fréquentation, la Métropole constate donc que la croissance du trafic cycliste est de +15% par an depuis 6 ans, et de 370% en 10 ans. Le 1er axe cycliste de la Métropole est le Cours Gambetta où passe en moyenne 3 500 cyclistes chaque jour. Le cours étant emprunté par 13 000 voitures et camions d’après les comptages routiers effectués, on estime donc que plus de 20% des usagers (hors piétons) de cet axe sont des cyclistes.
Les cyclistes représentent un quart à un tiers du trafic de véhicules sur les grands axes dotés d’aménagements cyclables :
• Berges du Rhône : 8 000 vélos/j -31% du trafic global
• Cours Gambetta : 6 100 vélos/j -32% du trafic global
• Pont Morand : 5 500 vélos/j – 29% du trafic global
• Pont Lafayette : 5 400 vélos/j -25% du trafic global
• Rue de la Part-Dieu : 4 500 vélos/j – 72% du trafic global
On le constate, l’intérêt des données de fréquentation vélo est de briser les préjugés sur son usage au quotidien. Et de faire en sorte que les discussions soient basées sur des faits, en toute transparence.
Voir l’article de France 3 consacré aux bons chiffres de fréquentation